La parole : un enjeu au quotidien pour être un peu plus heureux(se).
La vieillesse, la retraite ou la séniorité est l’affaire de tous, pas uniquement des personnes "âgées". Nous avons et aurons tous d’ici quelques années la soixantaine et plus, à nous sentir jeune ou vieux. Bien que certains le nient, s’en détachent ou n’osent pas s’y confronter, nous prenons de l’âge et nous ne serons pas plus jeunes demain. La vieillesse - quelle qu’en soit la limite fixée par chacun - est multiple, insaisissable, mobile, mystérieuse, personnelle mais surtout audible. Les vécus, les expériences et les émotions se retrouvent entremêlées dans une période longue de plusieurs dizaines d’années. 15 années, 20 années, 25 années de vie se présentent à chacun(e) à partir de 60 ans ? C'est immense. Freins, blocages, réflexes émotionnels ou mécanismes psychologiques de défense, tout cela entrave parfois notre volonté de nous accomplir.
« À quoi bon parler de moi ? », « En quoi parler pourrait me faire avancer ? », « Qui peut m’aider ? », « Qu’ai-je donc à apporter aux autres ? », « Pourquoi changerai-je quelque chose dans mon quotidien ? », « Qui voudrait bien écouter une personne comme moi ? », « En quoi mon point de vue modifierait-il quelque chose ? » : ouvrir les yeux sur le temps qui passe c’est être lucide ; en parler, c’est être conscient d’être vivant.
UNE PAROLE « INTÉRIEURE » PLUS QU’UNE PAROLE « UTILITAIRE »
Votre parole n’est pas la même que celle de votre voisin(e), de votre ami(e), de votre femme ou de votre mari. Vous avez un vécu qui vous est propre, votre parole correspond donc à ce que vous avez vécu et à la manière dont vous l’avez vécu. Elle retranscrit - avec plus ou moins de précisions - les actes, les événements et les émotions ressenties à chaque moment de votre existence. Elle est le fruit de votre réflexion, de vos sensations et de votre interprétation. C’est votre expérience, c’est votre parole. La canaliser ou vouloir la catégoriser selon une ou des méthodologies viendrait à l’annuler ou, en tout cas, à la détourner, ce qui n’est ni dans votre intérêt ni dans celui qui vous écoute. La parole la plus sincère est intérieure, personnelle, intime. Votre espace et votre temps y sont inscrits, vos souvenirs, votre mémoire, vos émotions également.
Votre parole relate ce que vous êtes et ce que vous avez été, dans l’ordre ou dans le désordre, sans prérogative ni jugement. Il n’y a pas de bonne ou de mauvaise parole, il n’y a pas une parole plus efficace ou plus utilitaire qu’une autre, votre parole a sa place. Vous la portez tel que vous voulez la porter, personne n’a à vous dire comment parler, elle résume votre émotion et votre humanité. N’essayez pas de rationaliser ou d’ordonner votre parole, votre interlocuteur le fera pour vous.
PARTAGER VOTRE PAROLE ET VOUS LIBÉRER
Dans la société où l’instantanéité gagne du terrain, prendre la parole lorsque vous ressentez le besoin est essentiel. Personne n’a à vous forcer, le "prêt-à-parler" est illusoire. Vous êtes spécifique, particulier(e), singulier(e). En parlant, vous rompez l’isolement qui peut parfois vous peser, et vous passez de fait à l’action.
Vous pensez peut-être que vous n'avez pas "besoin" de parler, que vous pouvez gérer votre vie seul(e), que l'expérience aide justement à faire face seul(e), qu'être seul(e) "c'est la vie". Or, oser parler peut vous libérer et vous faire sentir plus léger(e).
Il n'y a pas de gêne ou d'embarras à parler. Vous décidez d’exister en tant qu’individu grâce à votre parole, de mettre en avant vos valeurs, votre vécu, vos sentiments, votre histoire. Vous vous inscrivez dans la durée, pas forcément dans l’espoir que l’on se souvienne de vous mais avec la volonté de vous respecter vous-même avant tout. Parler ne vient pas mettre à mal votre fierté ou votre amour-propre, exprimer ce que vous ressentez et être écouté(e) fait du bien, tout simplement.
Au-delà du bien-être que la parole procure, c’est bien de votre bien-vivre au quotidien dont il est question. Libérer votre parole, c’est vous regarder en face et vous positionner par rapport aux autres, prendre conscience d’avoir existé et d’être toujours pleinement existant.
CHOISIR SON INTERLOCUTEUR POUR DONNER DU SENS À VOTRE PAROLE
La parole induit une écoute individualisée et nécessite une certaine compréhension psychologique et émotionnelle. L’écoute n’est pas infaillible mais son analyse, son interprétation et sa retranscription donnent du sens à votre parole. C’est votre parole qui est nouvelle et unique pour votre interlocuteur.
Votre parole vous place dans une dynamique positive, volontaire, inscrite dans l’action. Vous avez facilement accès à plusieurs types d’écoutes.
L'entourage :
Proche de vous, votre entourage connaît ce dont vous voulez lui faire part mais est partie prenante dans son écoute. Bien qu’il ait la volonté de vous entendre, notamment par les liens qui vous unissent, il n’a pas forcément vocation à vous écouter de manière active, et encore moins de vous accompagner de manière constructive dans un échange bilatéral. Parfois, votre entourage peut même commencer à être affecté.
Le corps médical :
Le corps médical a une utilité, une fonction, un but. Le sentiment d’équipe ou de fonction peut prédominer dans la relation médecin-patient dans un sens et peut sembler déséquilibrée dans la relation patient-médecin dans l’autre sens. Le corps médical est nécessaire voire indispensable à certaines fins précises. Pensez-y.
Le thérapeute :
Un thérapeute couvre de nombreux domaines spécifiques avec une portée de soin qui concerne une aide particulière durant un moment donné.
Le coach :
Le coach vous accompagne de manière personnalisée grâce à une écoute active et à un questionnement continu. Avec un début et une fin, il analyse votre situation actuelle et détermine le parcours à suivre pour répondre à vos objectifs, en prenant en compte les difficultés auxquelles vous faites face ou les obstacles que vous rencontrez.
Comme la parole, l’écoute est diverse et multiple. Toutes peuvent être complémentaires tant qu’elles répondent à votre équilibre et à votre bien-être.
VOTRE PAROLE, UN SENTIMENT DE LÉGITIMITÉ
Au-delà de faire du bien, parler est une manière de vous projeter, de vous voir, de vous entendre. Vous êtes forcément légitime à parler. Votre parole, qu’elle soit orale ou écrite, vous aide à extérioriser ce qui est en vous.
Avoir une plus grande conscience de soi, sortir ses émotions, mettre des mots sur des événements ou formaliser une situation qui n’est plus supportable sont autant de bénéfices pour vous.
C’est d’abord pour vous que vous parlez et que vous vous exprimez. Vous en tirez des avantages, plus que quiconque.
LE SILENCE… UNE ALTERNATIVE COMPLÉMENTAIRE À VOTRE PAROLE
Personne ne peut vous obliger à parler, faire parler pour « faire parler » ne sert à rien. La parole ne doit pas être une contrainte. Votre parole prend source à l’intérieur de vous, comme un dialogue avec vous-même que vous souhaiteriez initier, un cheminement personnel que vous aimeriez commencer, un dépassement que vous aimeriez entreprendre. Avancer sur un ou plusieurs aspects de votre vie.
C’est pourquoi le silence est essentiel et complémentaire à la parole : votre silence d’une part pour favoriser votre réflexion et donner du sens aux mots, le silence de celui qui vous écoute pour mieux les interpréter. Le silence met en lumière votre parole, d’où la nécessité de l’employer et d’en user.
La parole et le silence forment cet équilibre salutaire au profit de votre développement personnel dont le seul but est que vous vous sentiez bien, épanoui(e), heureux(se), au quotidien.
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