Le deuil de la sexualité n’est pas une fatalité, tant dans sa conception que dans sa pratique.
Il n’y a pas une mais des sexualités, il n’y a pas une mais des vieillesses. Avec l’âge, la sexualité d’aujourd’hui est souvent semblable à celle d’hier, non dans l’intensité, la réponse ou le volume, mais dans le rapport que vous entretenez avec elle. Même si de nombreuses personnes et professionnels ne souhaitent pas aborder le sujet frontalement ou préfèrent que ce sujet reste loin de leurs préoccupations, la génitalité et la sexualité font partie intégrante de la vie quotidienne de millions de personnes au-delà des 60 ans. Il n’existe pas un guide miracle ou des solutions uniques pour vivre sa sexualité de manière épanouie durant cette période de la vie (comme à d’autres périodes), mais il est possible d’en parler sincèrement en évitant les non-dits ou les stéréotypes. Déconstruire les représentations sociales n’est pas chose aisée tellement le corps et l’intimité ont été objetisés, malmenés, décriés ou fantasmés. Il est essentiel de comprendre, d’accepter, de s’aimer. Non, la vieillesse n’est pas la fin de la sexualité.
TROUVER UN JUSTE ÉQUILIBRE ENTRE SES DÉSIRS ET SON CARACTÈRE
Si la fertilité, l’ovulation ou les règles ne sont plus au rendez-vous, cela ne signifie pas que le désir disparaît. Certes, il peut évoluer, mais il est encore bien ancré chez la femme, à condition de le provoquer, de l’écouter et d’en parler avec le ou la partenaire. Même si le niveau d’œstrogènes baisse, le désir est toujours là. Il se peut que la baisse puisse s’expliquer par une relation de toute une vie et une routine naturelle trop installée, d’où la nécessité de communiquer avec son couple pour raviver la flamme et des moments d’intimité propices.
C’est aussi une question de caractère, puisque une sexualité présente ressemble souvent à une sexualité passée. Il arrive que des personnes qui étaient plutôt anxieuses ou nerveuses vont parfois éviter des rapports sexuels de peur de ne pas vouloir les gérer, des personnes qui étaient plus centrées sur elles-mêmes ou davantage narcissiques peuvent avoir tendance à accepter plus difficilement l’évolution de leur corps. Si votre partenaire vous connaît, alors il y aura certainement plus de compréhension ; si vous connaissez un nouveau partenaire, il ne vous est pas interdit de vous poser les bonnes questions pour vivre de manière heureuse votre sexualité.
UTILISER DES SOLUTIONS POUR MIEUX VIVRE SON INTIMITÉ
Après la ménopause et bien plus tard, plus de 50% des femmes connaissent une sécheresse vaginale, rendant l’acte sexuel et la pénétration quelques fois plus douloureux. Il est important d’en parler à son couple pour être le plus à l’aise possible. De nombreuses femmes utilisent des lubrifiants temporaires ou plus durables qui permettent de faciliter l’hydratation des muqueuses vaginales et augmenter le plaisir. Consulter un spécialiste qui vous orientera vers des solutions efficaces et ciblées est possible.
APPRÉCIER SA SEXUALITÉ PLUS QUE SA GÉNITALITÉ
La sexualité ne se résume pas à la pénétration : la tendresse, les gestes d’affection, le toucher, la complicité, les regards, les attentions ou la communication font partie d’une vie sexuelle remplie. Il est possible de rester désirable et de faire en sorte de désirer l’Autre. Comme à 30 ans ou à 40 ans, il est nécessaire de maintenir une communication, une transparence émotionnelle et des marques d’affection qui viendront, entre autres, alimenter le désir.
Même jusqu’à 70 ans, 80 ans et plus, les fantasmes et l’imaginaire érotique n’ont pas de limites. Jusque dans les maisons de retraite, les résidents maintiennent une certaine activité sexuelle. Il est donc crucial de partager avec sa ou son partenaire ses envies, ses désirs ou son imagination à tout instant pour éviter un maximum les non-dits ou les refoulements possibles.
AIMER SON IMAGE ET SON EFFET MIROIR
Aimer l’Autre passe par s’aimer soi-même, c’est bien connu. Désirer sa ou son partenaire passe également par l’amour de soi et de son corps. Accepter de vieillir, de changer, se modifier, accepter ne plus avoir le physique d'il y a 30 ans sont autant d’astuces pour mieux appréhender son corps qui change. Si vous aimiez votre corps d’avant, il est probable que vous aimiez votre corps d’aujourd’hui (même avec son évolution), à condition d’avoir compris et accepté les changements qui se sont produits au fil des années.
L’Autre joue un rôle primordial dans l’acceptation de soi et dans la continuité des désirs associés. Aimer votre image vous aidera à dégager une sorte de toute puissance – associée à une confiance en soi – par rapport aux autres, notamment votre partenaire, ou de nouveaux partenaires potentiels.
ACCEPTER SES MODIFICATIONS PHYSIQUES ET PSYCHIQUES
L’une des clés pour bien vivre son épanouissement sexuel est d’accepter les changements de son fonctionnement liés à l’âge, modifications non seulement physiques (et hormonales) mais surtout psychiques. Cela passe par un échange constant avec sa ou son partenaire, une relecture de son corps au quotidien, un partage mutuel de ses envies, une communication transparente sur le sujet, un plaisir visé plus qu’une performance, une sexualité sans pénétration systématique, ou un désir à maintenir avec l’Autre.
Il est possible d’aimer son corps à tout âge, en passant par la connaissance de soi, de ses envies, de ses désirs, de ses besoins ou de ses fantasmes, comme celles de son couple.
PRENDRE CONSCIENCE DES AVANTAGES
Les avantages d’une sexualité plus épanouie ?
- Vous vous affirmez
- Vous avez une meilleure estime de vous-même
- Votre communication intime est plus fluide
- Vous avez une image corporelle plus positive
- Votre imaginaire érotique est plus développé
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