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ADDICTIONS ET DÉPENDANCES AVEC L’ÂGE : DES SOLUTIONS EXISTENT !

Dernière mise à jour : 6 mars 2023

Comment faire face à une dépendance ou à une addiction lorsque l’on a 55 ans, 60 ans, 65 ans ou plus ? Comment essayer de briser un cercle vicieux ou accompagner un proche pour en sortir ?


 

Une addiction est une dépendance à une substance ou à une activité avec des conséquences néfastes (physiques, physiologiques, psychologiques, émotionnelles) sur soi. Alcools, médicaments, drogues, tabagisme mais également jeux (argent, pari, en ligne, etc.), sports ou travail peuvent être inclus dans leur pratique puissante et/ou compulsive avec, généralement, une perte de contrôle consciente ou inconsciente sur soi.


Les conséquences négatives peuvent être mesurées sur la santé, la perte de repères, l’équilibre émotionnel, le désintéressement des autres centres d’intérêts (matériels, relationnels, professionnels, sentimentaux, familiaux, etc.) de la personne concernée.


L’approche de la soixantaine représente souvent une période de stress périodique, d’angoisses nouvelles, d’anxiété ou de peurs du lendemain. Avec l’âge, parler n’est pas forcément un réflexe et faire part de ses doutes à son entourage n’est pas facile. Vos enfants, vos proches ou vos anciens collègues vous disent peut-être d’être heureux(se), de profiter de votre retraite et de voir la vie autrement. Or il n’y a pas une seule manière de vieillir et de vivre sa vieillesse. Peut-être que vous vous ennuyiez, peut-être que des vieux souvenirs remontent à votre esprit, peut-être que vous sentez votre relation avec votre couple se détériorer, etc. En somme, peut-être que vous avez des questions sans réponses et que vous ne savez pas comment faire.


Il se peut que vous vous réfugiiez dans quelques verres d’alcool supplémentaires ou que vous preniez plus de médicaments qu’avant, pour compenser, pour oublier, pour ne pas faire face à une réalité, pour ne pas vous affronter vous-même. Votre entourage, peu à peu, s’en rend compte sans prendre mesure de l’ampleur de votre état ; il se peut même que vos proches vous accompagnent dans cette descente vers un abîme doux et vaporeux, un abîme qui n’en paraît pas un pour vous pour l’instant ; par peur, par pudeur ou par manque de moyens, vos proches ne savent pas comment faire. Et chacun appuie chacun dans ses mensonges, ses non-dits, ses silences, ses dénis.


Comment faire pour essayer de sortir de l’ombre de la dépendance à 60 ans, 65 ans ou 70 ans ? Sur qui s’appuyer et à qui en parler ? En quoi une addiction gâche-t-elle votre vie ?


Addictions et dépendances à partir de 60 ans ou à la retraite


QUELQUES PRINCIPALES ADDICTIONS AVEC L’ÂGE


De nombreuses addictions existent, comme mentionnées par ailleurs : jeux, sport, paris, drogues, tabagisme, médicaments, alcool, etc. Arrêtons-nous sur quelques-unes d’entre elles, particulièrement communes à partir de 55 ans, 60 ans, 65 ans ou plus.


Le travail concerne un certain type d’addiction auprès des Seniors ou pré-retraités. L’âge de la retraite approche et, pourtant, vous ne voulez pas arrêter. Pis encore, plus les années passent, plus vous vous enfoncez dans un travail acharné, plus vous êtes déterminé(e) à montrer que vous êtes capable de tenir une cadence, des responsabilités, des comptes, des résultats. Pourquoi vous accrochez-vous à votre travail ? Pour qui exactement voulez-vous travailler ? Que voulez-vous éviter ? Qui ne voulez-vous pas affronter ? Qu’est-ce qui ne vous satisfait pas aujourd’hui ?


Les médicaments sont devenus les "bonbons" des plus grands. Les médecins font ce qu’ils peuvent avec les moyens qu’ils ont. Une consultation, une ordonnance, un sac de courses à la pharmacie et une consommation effrénée chez soi. Une deuxième consultation, puis une troisième, un médecin, puis deux puis trois. Les médicaments sont nécessaires quand ils soignent des causes nécessaires. Or, avez-vous vraiment besoin de tous ces médicaments ? De quoi parlez-vous à votre médecin ? De quoi ne parlez-vous pas à votre médecin ? Que savez-vous des répercussions physiques, physiologiques, psychiques de ces médicaments sur votre organisme, sur votre corps et sur votre esprit ? N’y a-t-il pas des solutions réelles, concrètes, alternatives ou complémentaires pour soulager vos maux ?


L’alcoolisme, en dehors même d’une consommation récréative, touche plus de 25% de la population française, ne serait-ce qu’à partir d’estimations déclaratives. Certes, les jeunes générations sont concernées, mais aussi les moins jeunes. Le fait est que l’alcool est à portée de main, à portée de magasin et à portée de portefeuille et qu’il est culturellement compliqué de se défaire d’une image festive et socialement acceptée d’une consommation joyeuse. Or la réalité montre une surconsommation, une consommation silencieuse et solitaire, une consommation de compensation plus que de plaisir, une consommation orgueilleuse et violente. Quelle image avez-vous de vous en buvant ? Quelle image les autres ont de vous en vous voyant boire ? Que ressentez-vous avant de boire et après avoir bu ? Que vous permet de faire votre consommation d’alcool ou de ne pas faire ?


Bien d’autres dépendances à une substance ou à une activité existent.



QUI EST CONCERNÉ ?


Tout le monde peut être concerné : jeune ou moins jeune, femme ou homme, quel que soit le milieu social. Par exemple, ce n’est pas parce que votre voisin est dépendant à une substance que vous n’êtes pas concerné(e), ce n’est pas parce que vous êtes dépendant(e) à une substance qu’il est recevable d’accepter la dépendance d’autrui. Encore faut-il en avoir conscience, encore faut-il vouloir en avoir conscience. Comment se déclarer addicte ou dépendant alors même que cette addiction ou cette dépendance explique l’état dans lequel vous êtes au jour le jour ? Comment se remettre en question alors même que vous affirmez que tout va bien ? Comment s’apercevoir que cela ne va pas tout en étant dépendant de la cause de votre mal-être ?


Il ne faut pas se croire plus fort que les autres, tout le monde peut basculer un jour dans un état de dépendance : il n’y a pas une personnalité imperméable à cela. Un chômage, un deuil, une séparation tout autant qu’un trauma peuvent favoriser le glissement, brutal ou pernicieux, vers une dépendance inattendue.



UNE PERSONNE + UN CONTEXTE PARTICULIER + UN PRODUIT PARTICULIER


Ce trio addictif, caractérisé par Claude Olievenstein (fondateur de l’hôpital Marmottan à Paris), explique souvent la raison d’une chute vers une dépendance.


Une personnalité, c’est-à-dire votre vécu, vos émotions, votre santé physique, les événements que vous avez connus, vos forces et vos faiblesses, votre équilibre existentiel, vos gênes, etc. rentrent en ligne de compte.


Un contexte, c’est-à-dire le contexte dans lequel vous grandissez, vous vivez ou vous vieillissez, souvent accompagné d’un environnement économique, social ou relationnel qui influe sur votre personnalité.


Enfin, un produit particulier, à savoir un produit qui correspond, à un moment donné, à votre contexte de vie ou à votre personnalité ou les deux. Les trois éléments mélangés forment un cocktail explosif et déterminant quant à l’explication de votre dépendance.



PRENDRE CONSCIENCE DE SA DÉPENDANCE


Personne n’est parfait, et chacun peut utiliser tous les systèmes de défense possibles ou les masques sociaux déjà utilisés par le passé pour échapper à soi-même, le fait est que le glissement vers un état de dépendance peut se faire lentement et subtilement ou brusquement, à hauteur d’une augmentation des doses (alcool, médicaments, drogues, etc.), et de la fréquence des doses (plusieurs fois par mois, par semaine, par jour, etc.). Généralement, notamment avec l’âge, le glissement se fait doucement mais sûrement, sous le regard très souvent d’un(e) partenaire désabusé(e), en proie à ses propres doutes et questionnements. En effet, il arrive fréquemment que le couple n’ait plus la complicité d’antan, que la communication ne soit pas optimale ou que les problématiques soient devenues plus individuelles qu’avant. Chacun se voit sans se regarder, s’entende sans s’écouter. Et même si l’amour est toujours là, empêcher sa ou son conjoint(e) de tomber dans une bouteille est par exemple très difficile : manque de moyens, manque de ressources, manque de mots, manque de courage. Il arrive même, souvent inconsciemment, d’accompagner bien malgré soi son couple dans ses dérives et d’accepter ses déboires, ses errances et ses vices. Il n’y a pas de responsabilités auxquelles faire face, il y a une souffrance terrible à affronter.


Avoir conscience d’être dépendant(e) est primordial. Si l’on parle d’alcool, encore faut-il vouloir écouter les autres qui, eux, ont remarqué que vous buviez davantage, plus couramment, plus facilement. Même si vous n’aimez pas l’image que vous leur offrez, vous leur imposez ce que vous devenez : moins attentif(ve), plus dispersé(e), moins attentionné(e), plus agressif(ve), plus fatigué(e), etc. Ces fluctuations comportementales et émotionnelles ont un impact concret sur vous-même et sur les autres. Il se peut que la négation soit le premier réflexe pour ne pas reconnaître sa dépendance, synonyme parfois de faiblesse ou de fragilité, or la reconnaître équivaut à faire un pas vers vous-même et vers un apaisement progressif.


Seul(e), il n’est pas facile de s’en rendre compte, et encore moins d’accepter d’être dans une situation de demande ou de besoin d’aide. L’orgueil, la fierté, l’adversité sont alors les meilleurs amis de la honte, de la culpabilité, du sentiment de faiblesse.


Pour se défendre il arrive de mentir, pour se justifier il arrive d’expliquer son choix, pour vouloir être compris(e) il arrive de s’arrêter avant de recommencer. Se rendre compte que la ou les personnes au sein de son foyer représentent des miroirs de sa propre réalité est un bon moyen pour faire face à cette réalité. Car les personnes autour de vous subissent à voix haute ce que vous vous faites subir à voix basse.



CHOISIR À QUI EN PARLER


Après être lucide sur sa propre personne, mettre des mots sur ses maux est une étape importante.


Or il est vivement conseillé d’en parler. Si vous ne voulez pas en parler à votre femme ou à votre mari, choisissez quelqu’un d’autre ; si vous ne voulez pas en parler à vos enfants, choisissez quelqu’un d’autre ; si vous ne voulez pas en parler à un ami, choisissez quelqu’un d’autre. Ces autres personnes peuvent faire partie du corps médical (médecin généraliste, infirmière, pharmacies, etc.) tout comme des professions de psychologie (psychologues, psychothérapeutes, psychanalystes, psychiatres, etc.) ou des thérapeutes. En somme, il n’y a pas qu’une seule personne apte à vous écouter, quitte à ce que ce professionnel vous oriente vers un spécialiste. Le tout est de commencer à en parler autour de soi. Vous êtes libre d’en parler à qui bon vous semble.


Votre addiction ou dépendance, souvent profonde ou latente, est souvent une conséquence d’un malaise ou d’un mal-être, momentané, récurrent ou installé. Parler de votre état d’esprit ou de vos émotions, avec vos mots et à votre rythme, permet de "dédiaboliser" votre sentiment d’incompréhension et votre sentiment d’absence. En plus de se rendre compte d’une réalité, vous prenez mesure des conséquences néfastes sur vous-même et sur votre entourage.



ESSAYER, S’ARRÊTER, RÉESSAYER, ÉCHOUER, RETENTER, CONTINUER, AVOIR LE DÉCLIC…


Mieux vaut être humble quant à la réussite de son combat face à une dépendance. Chutes et rechutes font partie du quotidien. Comme toutes les habitudes, arrêter de boire d’un coup, de stopper net des médicaments ou une drogue en particulier, ne se fait pas en un jour.


Accepter de chuter, c’est comprendre remonter à chaque fois, pas forcément de suite, mais à un moment donné. Ce qui est fait une fois peut l’être plusieurs fois. Se donner du temps, s’accepter, apprendre à attendre, comprendre aller un peu mieux ou être modeste face à soi sont autant de postures salutaires. Chuter, retomber, reprendre sa mauvaise habitude, trébucher, ne pas se croire supérieur, se cacher à nouveau pour consommer ou se rendre compte que son entourage est conscient que vous avez repris sont tout autant de faits à considérer au moment de décider de faire face.


Un jour comme un autre, une rencontre avec une personne, la lecture d’un article, la consommation de trop ou un échange avec un proche peuvent déclencher un déclic en vous. L’expliquant ou non, c’est le jour où vous arrêtez. Encore une fois, il s’agit d’une tentative, d’un essai, d’une bataille de plus. Un combat qui durera des mois, des années, avant une possible rechute. Ce n’est pas dramatique ni fondamental. Avant un autre combat, des mois supplémentaires ou des années d’abstinence. Vous y pensez chaque jour, puis chaque semaine, puis chaque année. Un jour, vous n’y pensez plus, mais vous avez retrouvé goût à la vie, au soleil, aux autres, aux échanges, aux sorties, aux attentions, à l’amour.



QUELLES SOLUTIONS ?


Il n’y a pas une solution miracle pour se défaire d’une addiction ou d’une dépendance. Ce qui est certain, c’est qu’il n’est pas possible de s’en sortir seul(e), sans parler, sans échanger, sans s’en rendre compte, sans prendre des décisions, sans avoir un déclic, sans prendre des mesures adéquates, sans faire un pas en avant.

  • Votre médecin généraliste est une solution parler en toute confiance

  • Un(e) addictologue est une personne appropriée pour échanger précisément sur le sujet

  • Des cliniques ou hôpitaux spécialisés sont des lieux pouvant correspondre à vos besoins

  • Des associations existent (comme l’Association Addictions France) pour être reçu(e), même de manière anonyme, voire des groupes de paroles

  • Un thérapeute ou un coach psycho-émotionnel peut être amené à être consulté, sans jugement et en toutes confidentialités, pour initier un travail sur soi et avancer plus sereinement



POUR QUOI ET POUR QUI VAINCRE SON ADDICTION ?


Toute addiction ou dépendance est une bataille qui s’inscrit à vie ou, tout du moins, sur le long terme.


L’isolement, la perte de motivation, la désocialisation, des sauts d’humeur, des accidents, un déséquilibre comportemental, l’apparition de douleurs nouvelles sont autant de conséquences néfastes sur le court terme ; des troubles neurologiques, des cancers, des pertes de mémoire, des difficultés d’expression ou des troubles cognitifs sont autant de conséquences néfastes sur le moyen ou long terme.


Vaincre son addiction ou sa dépendance est un acte vital pour soi d’abord, pour les autres ensuite.


Vouloir sortir de ce cercle vicieux, avoir la volonté de rester en vie, prendre soin de soi, continuer à aimer la ou les personnes aimées, envie de se retrouver, retrouver une utilité à son quotidien, redonner du sens à ce que l’on est, retrouver du plaisir, retrouver du goût, des odeurs et des saveurs, envie de vivre des années en plus.


Vous avez a priori dix ans, quinze ans, vingt ans à vivre ou plus. Vous défaire d’une dépendance ou d’une addiction augmente les chances que vous les viviez plus sereinement, que vous les viviez de manière plus heureuse, que vous les viviez tout simplement.

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